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Vit-on plus facilement au Mexique qu’en France ?


Depuis mon premier séjour au Mexique pour un semestre d’études qui s’est étendu de juillet 2015 à février 2016, et mon installation en juillet 2016, soit il y a deux ans, je ne cesse d’entendre autour de moi que la vie au Mexique est bien plus facile qu’en France. Je l’entends de la part des français expatriés d’une part, mais aussi de la part de ma belle-famille mexicaine d’autre part, et si j’ai décidé d’en faire un article aujourd’hui, c’est parce-que je ne suis pas pleinement d’accord avec ce postulat.


Vit-on réellement plus facilement au Mexique qu’en France ? Y-a-t-on une meilleure qualité de vie ? En réalité, la réponse à cette question est en grande partie déterminée par la situation individuelle de chacun constituée en grande partie des origines sociales et du niveau socio-économique. Je pense à une multitude de paramètres tels que le poste occupé et le salaire perçu, la flexibilité et la mobilité accordées ou non par son travail, la situation familiale, mais aussi l’état psychologique, les émotions générées par l’expatriation qui sont peut-être des critères moins tangibles, mais qui indéniablement impactent la réponse à la question. Afin d’être la plus partiale possible, j’ai décidé d’aborder cet article au travers de différents aspects de la vie (travail, ressources, système éducatif, système social, entourage, famille, qualité de vie…) et de les analyser un par un en mettant en perspective la France et le Mexique.


 

* La situation professionnelle


Elle est généralement avantageuse pour des français ayant un contrat d’expatriation, c’est-à-dire qui ont été mutés au Mexique par leur entreprise en France. Ils bénéficient des congés français, de salaires généralement élevés, en particulier rapportés au niveau de vie local, mais aussi parfois d’autres avantages : voiture de fonction, maison de fonction ou aide supplémentaire au loyer, un aller-retour par an pour tous les membres de la famille pour rentrer en France le temps des vacances…


En revanche, les mexicains et les étrangers en contrats locaux ont une situation bien différente. Premièrement, les salaires sont en général très bas : le salaire minimum au Mexique est de 88,36 MXN de l’heure soit 3,75€ euros (contre 9,66€ en France). A titre d’exemple, c’est douze fois inférieur au salaire minimum aux Etats-Unis. De plus, la loi mexicaine ne prévoit que six jours de congés par an contre cinq semaines en France. La majorité des enseignants bénéficient de plus de congés (dus aux vacances scolaires) mais qui ne sont pas rémunérés. La classe moyenne est tout juste émergente et la classe sociale élevée, qui concerne principalement les héritiers de familles riches ou les entrepreneurs, n’est pas représentative du pays. La majorité des mexicains vivent dans une situation de pauvreté, le contraste des classes y est percutant. Cela génère malheureusement un fort individualisme où chacun essaie de tirer la couverture à soi. Et pourquoi ça ne s’améliore donc pas ? La corruption est à l’œuvre et elle est partout, notamment dans chaque branche du gouvernement.


Dans mon cas, je n’ai pas de contrat d’expatriation et obtenir mon permis de travail s’est révélé compliqué. J’en parle dans cet article. De plus, chercher du travail a été, et est, aussi difficile. J’ai publié deux articles sur les pratiques des ressources humaines au Mexique (en anglais mais je compte les réactualiser en français) : test de grossesse forcé, questions personnelles incommodantes…Après deux ans, je suis parvenue à un stade de saturation en la matière et, oserais-je le dire, de dégoût. Je suis consciente que chaque pays est différent, qu’en tant qu’étranger on se doit de s’adapter et de respecter des pratiques culturelles auxquelles on n’est pas habitué mais jusqu’à quel point ? Dans certains cas, on ne m’a pas respecté en tant que personne et on a violé mes droits (la loi mexicaine est opposée aux tests de grossesse à l’embauche) : dois-je l’accepter ? Finalement, j’ai le sentiment d’avoir eu des années de vie « volées » ou tout du moins « perdues » et c’est cela qui m’amène aujourd’hui à envisager sérieusement de ne pas rester au Mexique. Bien que j’ai développé des projets personnels pour continuer à avancer, j’ai perdu mon indépendance financière.


En définitive, en fonction de la situation professionnelle de chacun, on a forcément une différente vision de notre qualité de vie au Mexique. Je connais des français qui ont monté leur entreprise (distribution, restaurant, chocolaterie…), chose qui n’aurait pas forcément été possible en France. En effet, lancer sa boîte au Mexique présente bien moins de contraintes qu’en Europe et surtout bien moins de coûts. Finalement, là encore, tout dépend de la situation individuelle de chacun.


* Le coût de la vie


Il est indéniable que le coût de la vie est moindre au Mexique qu’en France. Cependant, Monterrey et la commune de San Pedro, sont les villes les plus chères du pays, bien plus que Mexico, la capitale. Rapporté à Paris, il n’y a pas une si grande différence (ce serait bien-sûr différent dans une autre région du Mexique).


Monterrey


Andy et moi louons un grand appartement avec deux chambres que nous ne pourrions assumer à Paris, mais lorsque nous avons cherché des logements plus petits ils étaient ou mal situés (zones excentrées, voire dangereuses) ou dans des conditions proches de l’insalubrité. C’est une chose de vivre dans un 30m2 dans le 11ème arrondissement à Paris et c’en est une autre dans un quartier sensible à Monterrey. Quant à acheter, investir à Monterrey est impossible avec un salaire local : c’est accessible uniquement pour les riches.


Tout est coûteux : le supermarché, le cinéma, sortir au restaurant, s’habiller…Ce ne le serait pas forcément avec un salaire français, mais rapporté au niveau de vie local, aux salaires locaux, c’est compliqué. J’ai travaillé pendant six mois dans une entreprise où je touchais après impôts environ 16 000 MXN mensuels ce qui correspond à 677€. Avec un tel salaire, je n’aurais jamais pu vivre seule. Je n’aurais pas été en mesure d’assumer un loyer et toutes les charges qui y sont associées (ainsi que la mensualité d’une voiture et son assurance, etc…) A cet égard, beaucoup de jeunes (notamment jusqu’à trente ans, voire plus) vivent encore chez leurs parents.


Il me semble notamment important de préciser que le Mexique induit des dépenses auxquelles on n’a pas à faire face en France : dépenses d’éducation et de santé en particulier.


* Le système social


Les français sont les premiers à critiquer leur système social mais au fond, ils ne le changeraient pour rien au monde. Au Mexique, bien qu’il y ait un système de sécurité sociale, les prestations sont limitées ou données dans des conditions à un très faible niveau de qualité. Se rendre dans un hôpital public c’est attendre durant des heures dans des couloirs, être à quatre patients dans une chambre, accepter un manque d’hygiène…Pour éviter cela, il faut recourir à des assurances de santé privées de manière à avoir accès à des hôpitaux de meilleure qualité et elles sont extrêmement coûteuses. Elles représentent une dépense conséquente d’un budget personnel ou familial annuel et leurs prix augmentent chaque année pour couvrir l’augmentation des soins. Je parle de cette problématique dans l’article Se faire opérer au Mexique.


Un autre aspect est celui de la maternité. La loi mexicaine donne 84 jours de congés maternité (contre 112 en France) et…rien d’autre. Les congés parentaux n’existent tout simplement pas. Les horaires de travail en entreprise s’étendant généralement de 8h à parfois 19h le soir, beaucoup de femmes abandonnent leur emploi afin de s’occuper de leurs enfants.


Il n’y a pas de prestations pour le chômage. Lorsque l’on perd son emploi au Mexique, on perçoit une indemnisation de la part de l’entreprise et on s’estime heureux avec cela. Il n’y aura rien derrière donné par le gouvernement. Si je trouve qu’il y a des abus en France avec des personnes qui bénéficient de prestations alors que leur situation ne le justifie pas, il ne me semble pas non plus normal de ne pas soutenir les personnes qui se retrouvent sans emploi d’un jour à l’autre.


Les retraites sont par ailleurs très faibles. A l’instar de la France, il est possible de cotiser à un fond personnel, si tant est que cela soit faisable financièrement. En définitive, les avantages sociaux sont presque inexistants au Mexique. Si l’on est riche, ce n’est pas une problématique, et si l’on a un contrat d’expatriation non plus car l’on est rattaché au système français, mais qu’en est-il des autres qui représentent la majorité ? Dans mon cas, je ne peux pas cotiser pour la retraite en France n’ayant pas de situation professionnelle suffisamment stable et rémunérée. En France, j’avais une profession, un salaire, une sécurité sociale, etc…


Scènes de la vie parisienne


Conclusion: est-ce si avantageux de vivre au Mexique?


* Le système éducatif


Au Mexique, les écoles publiques ne fournissent malheureusement pas un enseignement de qualité. Mes propos peuvent paraître choquants mais c’est une réalité. Le gouvernement ne donne que peu de moyens au secteur éducatif car il n’a aucun intérêt à avoir une population éduquée : il est plus facile de contrôler des personnes n’ayant pas eu l’opportunité de développer leurs capacités de réflexion. Ce constat est atroce mais vrai.


On peut se tourner alors vers des institutions privées mais elles sont très onéreuses. Voici des exemples :


-American School Foundation of Monterrey : 8200 USD/enfant au moment de la première inscription + 11 mensualités de 20 000 MXN en moyenne (selon l’âge de l’enfant) soit 11 mensualités de 851€. Cela fait donc un total de 9 361€ sur les 11 mois (220 000 MXN).

-Colegio Inglés : ne divulgue pas publiquement ses tarifs, il est nécessaire de les contacter…

-Instituto Irlandés : ne divulgue également pas ses tarifs…

-Colegio San Patricio : frais annuels de 21 460 MXN (913€) + 10 mensualités de 7 219 MXN en moyenne (307€) soit un total de 72 190 MXN sur les 10 mois (3 070 €)

-Euroamerican School : 10 mensualités de 10 000 MXN en moyenne (425,50€).


Est-il nécessaire que je j’ajoute que pour intégrer ces écoles, les parents sont reçus en entretien et les enfants soumis à différents tests (psychologiques et de connaissances) ?


En plus de la santé, l’éducation représente donc une dépense que l’on ne considérerait pas forcément en France. Dans ce contexte, je ne peux envisager d’avoir des enfants. Les écoles privées sont trop chères et je ne me vois pas envoyer mes enfants à l’école publique mexicaine lorsque j’ai moi-même bénéficié d’une éducation où j’ai eu l’opportunité de développer des capacités réflexives en France.


En outre, si les institutions privées sont meilleures que l’école publique au Mexique, elles ne sont pas la panacée non plus. L’élitisme y est important (qui a le plus d’argent ?) et la pensée critique n’est pas aussi développée qu’en France : il y a peu d’écriture, pas de dissertation…On ne pose pas trop de questions. C’est plus académique avec peu de débats. Je schématise mais on ouvre le livre au chapitre 14, on le lit et on a un QCM le lendemain…Impensable pour moi.


Il existe un lycée français à Mexico qui est aussi coûteux : environ 10 000 MXN/mois sur 10 mois soit 100 000 MXN/an, ce qui correspond à 4255€. Cela est cependant plus accessible que les écoles privées à Monterrey.


* La qualité de vie


Monterrey, au cœur des montagnes, comme au milieu de nulle part


La qualité de vie découle de tous les aspects que j’ai évoqué précédemment. Dans mon cas, outre le fait que je vive dans un espace plus grand que ce ne serait le cas en France, je ne considère pas avoir une meilleure qualité de vie. Je ne peux envisager d’avoir des enfants dans la mesure où le système éducatif est coûteux, où la santé est coûteuse et où je ne perçois pas de rémunération suffisante et régulière. Je ne dispose pas d’assez de moyens pour rendre visite à ma famille en France (je n’y voyagerais pas cette année) alors avoir des enfants…


Par ailleurs, le style de vie à Monterrey présente des aspects compliqués pour moi à gérer : impossibilité de marcher due à l’absence de trottoirs et l'absence d’un solide réseau de transports en commun (il faut donc une voiture pour tous ses déplacements), absence de vie de quartier avec des commerces de proximité, extrême pollution qui me causent des problèmes allergiques et respiratoires en sont des exemples.


Je ne peux me considérer pleinement épanouie avec ce style de vie et globalement, tout cela a fini par impacter mon moral.


* L’entourage, la famille


J’ai la chance d’avoir une famille ici qui est celle de mon mari. Cependant, je sens leurs inquiétudes à l’idée que je pourrais m’en aller avec Andy : l’idée de ne plus avoir mon mari auprès d’eux ne les séduit pas.


Ma propre famille ainsi que mes amis me manquent et au fond ce n’est pas tant de ne pas vivre auprès d’eux qui m’est le plus difficile. Non, ce qui est difficile c’est de ne pas pouvoir rentrer régulièrement dans mon pays afin de partager. L’expatriation c’est aussi des moments de vie perdue. Parfois, je continue de postuler à des offres d’emploi à Monterrey. Cela ne me mène nulle part car tout fonctionne par le réseau mais dans le même temps, je me dis que c’est mieux ainsi car avec six jours de congés par an, comment pourrais-je me rendre en France ? Puis je réalise ensuite que de toutes façons, je n’en n’ai pas forcément les moyens. Ou alors je les ai, mais cela signifie de plus rien faire à côté…Il y a des choix à faire mais avec un salaire en moins c’est bien-sûr plus délicat.


 

Ma conclusion


Peut-être que si je me sentais plus épanouie, je n’éprouverais pas ce tel besoin de voyager en France mais au fond ce n’est pas tant le cœur de la question. Je suis passionnée par les voyages et j’aime l’expatriation dans le sens où je trouve passionnant d’expérimenter la vie d’un autre pays. A cet égard, je serai prête à m’expatrier dans une nouvelle contrée. Le problème se centre plus sur ma situation professionnelle et financière qui ne me satisfont pas en tant que femme. Dans ce contexte, j’ai parfois le sentiment de vivre une vie « entre parenthèses » or ce ne peut durer à l’infini. On n’a qu’une vie et elle se vit au moment présent.


En deux ans au Mexique, j’ai le sentiment de m’être souvent battue dans le vide et de ne pas avoir suffisamment avancé. Cela a généré du découragement et de la fatigue, l’impression de ne pas pleinement m’accomplir. Dire que la vie est plus facile au Mexique qu’en France n’est dans mon cas pas vrai. Il ne s’agit pas de compétition entre pays car l’un ne vaut pas mieux que l’autre mais plutôt de situations individuelles. J’ai choisi de m’installer au Mexique pour être auprès d’Andy qui est à la tête d’une PME qu’il souhaite développer. Mais en définitive quelles sont mes perspectives personnelles ? Le lieu de vie est indéniablement une problématique de couple mixte. A cet égard, Gabrielle du blog L’Allée du Monde a publié un article avec des témoignages de couples bi-nationaux (dont je fais partie) et il apparaît que l’équité au sein du couple mixte est peut-être plus simple lorsque les conjoints ne vivent dans aucun de leurs pays d’origine. L’idée serait de vivre dans un pays dont les partenaires ne possèdent pas la nationalité car il s’agirait alors d’un terrain neutre : à méditer…


Le Mexique colonial

Le Mexique entre mer et désert

Le Mexique montagneux

Le Mexique tropical


Mark Twain a écrit : « Dans vingt ans, vous serez plus déçu par ces choses que vous n’avez pas faites que par celles que vous avez faites. » A l’aube de mes trente ans, je réalise à quel point il peut être terrifiant de se réveiller un beau matin et d’être remplie de regrets. Je réalise aussi à quel point ma vie n’est pas celle que je projetais quand j’avais vingt ans. Je m’imaginais qu’à trente ans je serais une professionnelle accomplie (mais je ne suis plus sûre de ce que cela signifie), indépendante, voyageant beaucoup et peut-être même en train de devenir propriétaire. Je n’avais franchement pas envisagé que je me marierais et encore moins que mon mari serait mexicain et que je m’expatrierais au Mexique. Dans le même temps, je me souviens que je m’imaginais parfois en Carry Bradshaw animant une chronique journalistique et cela me paraissait insensé. Mais d’une certaine manière, c’est plus ou moins ce que je fais avec A French in Mexico.


J’ai développé des projets tels que le blog que j’anime avec passion ou le livre que je suis en train d’achever. Je me suis mise à la course et surtout j’ai appris le Mexique. J’ai observé, beaucoup, j’ai questionné, analysé pour comprendre. J’ai été fascinée et je le suis encore. Le Mexique est un pays plein de beauté et dont la culture est d’une richesse infinie. Mais individuellement, je ne suis pas parvenue à me sentir complète et c’est principalement dû à mon manque d’indépendance financière.


Il y aussi le regard des autres. Les autres ce sont la famille, les amis restés en France, les amis de mon mari et les ex-compagnons de l’école de commerce. Ces derniers occupent désormais tous des postes prestigieux : dans leur regard, je vois une image de moi-même peu glorieuse. C’est l’image d’une femme qui a fait des sacrifices pour un homme et ce n’est pas quelque chose d’admissible socialement pour une femme indépendante.


Néanmoins, tout est toujours à relativiser. Rien n’est jamais complètement blanc ou noir. Vivre à l’étranger est en soi un challenge et représente une mine d’apprentissages. Ça ne se valorise pas sur un curriculum et en cela ais-je vraiment « perdu » deux ans ? Je pense que ça dépend de quel angle on perçoit les choses. Il y a eu des accomplissements : l’obtention de mon Master (même si malheureusement je ne suis pas parvenue à l’exploiter professionnellement), une expérience en entreprise locale, l’enseignement du français, le blog, l’écriture d’un livre dont je sais que le nouveau challenge est de parvenir à le publier, la course alors que je n’avais jamais couru avant, mon mariage, une opération chirurgicale qui était devenue indispensable…Oui, il y a eu des accomplissements. Et pourtant, je reste avec une sensation d’incomplétude.


Je sais que je ne resterai pas au Mexique car il y a trop d’aspects qui m’entravent. A cet égard, Andy et moi planifions déjà le futur. Pourtant je ne perçois pas mon expatriation comme un échec : l’expatriation est aussi parfois source d’opportunités. Dans mon cas, je me suis sérieusement mise à l’écriture, chose que je n’aurais sûrement pas fait en France…De plus, durant les deux dernières écoulées, bien que mes activités n’aient pas été sources de revenus importants elles ne représentent pas « rien ». Liz Ryan, chroniqueuse pour le magazine Forbes, a écrit : « Alors que vous écrivez sur votre passé, ne vous jugez pas. Tout ce qui est arrivé fait partie de la magnifique histoire qui est encore à écrire. Vous n’avez pas commis d’erreurs. Aussi longtemps que vous avez appris, vous étiez au bon endroit au bon moment ! » Désormais, ma mission est d’achever ce que j’ai entrepris et de préparer, sûrement, un nouveau déménagement…

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