L’heure d’un nouveau bilan a sonné. Cela fait désormais deux ans que je suis expatriée au Mexique, deux ans et sept mois si j’inclus mon semestre d’études, époque à laquelle mon aventure mexicaine a commencé…Le bilan de ma première année est disponible ici.
Juillet 2017
Je m’envole pour Paris pour mon mariage religieux. Nous avons en effet décidé de faire le civil au Mexique (la célébration a eu lieu en avril) et la cérémonie religieuse en France, plus particulièrement avec un prêtre que je connais et auquel je tiens. Mon état d’esprit vis-à-vis du Mexique et de mon expatriation est alors très mitigé : je n’ai pas réussi à trouver de poste satisfaisant, j’ai beaucoup bataillé avec les services de l’immigration et j’ai l’impression que les sacrifices que j’ai fait pour poursuivre mon master en commerce international (notamment mon prêt étudiant) ont été inutiles. Je suis donc heureuse de voyager à Paris, en terrain connu et où je me sens chez moi.
Tout passe bien-sûr trop vite : les retrouvailles avec les proches et les amis, le mariage, les marches dans la capitale…Une semaine avant la fête j’ai effectué un 10 km, histoire de me mettre en forme et après, tout s’est enchaîné à une vitesse folle. Le séjour touche rapidement à sa fin et je ne suis pas motivée à l’idée de retourner au Mexique. Beaucoup me demandent pourquoi je ne pars pas en lune de miel et à chaque fois je souris car on vient quand même de payer deux mariages avec Andy, donc pour le voyage, on va attendre un peu. Et puis, on a toute la vie devant nous !
A notre retour, je me remets dans le « bain mexicain » en dînant dans une fonda, restaurant rapide et économique de cuisine mexicaine traditionnelle, qui est aujourd’hui revisité version gastronomique. Par ailleurs, j’effectue une excursion à la cascade du Chipitin.
Août 2017
Je commence à travailler en entreprise dans le domaine de l’approvisionnement et du sourcing. J’ai en effet été contactée par un recruteur via Linkedin à la fin de mon séjour parisien qui recherche des personnes maîtrisant le français pour un projet dont le client est québécois. J’ai après coup été déçue d’avoir accepté cette offre car j’ai reçu entre temps une autre proposition pour enseigner le français en lycée mais avec le Master que j’avais entrepris, le choix de l’entreprise était le plus logique.
Une nouvelle routine s’est installée et j’ai le souvenir d’une agréable journée passée dans le village de Santiago.
Septembre 2017
Depuis mon nouveau travail, le blog est en perte de vitesse. A l’époque, il est en encore en anglais et je publie deux articles sur le politiquement correct en France et au Mexique.
Je célèbre mes 29 ans en courant un 10 km au profit de la Croix-Rouge et je me remets pendant un temps à l’équitation. Je serai finalement forcée d’abandonner car l’activité est coûteuse et surtout pratiquée par l’élite locale, j’entends par là une classe sociale très élevée qui soit dit en passant, ne sait même pas brosser et seller un cheval. Cela me surprend toujours de voir des personnes qui se disent passionnées par les chevaux et qui sont souvent bons cavaliers mais qui refusent d’effectuer les soins : où est la relation à l’animal ?
Octobre 2017
Cela fait deux mois que je suis dans mon nouveau poste et c’est loin d’être concluant. D’un côté j’ai l’opportunité de pratiquer mon espagnol avec mes collègues et de faire de nouvelles rencontres mais de l’autre, je n’ai aucune mission, aucune tâche concrète. Tout tourne au ralenti, on me dit qu’il faut être patient mais je n’ai littéralement rien à faire et ça me met mal à l’aise. Je tente de prendre des initiatives mais elles sont inutiles, alors j’attends, comme on me l’a demandé, mais je ne parviens pas à comprendre pourquoi on m’a recruté. J’aimerais être active, pouvoir faire plus, m’impliquer vraiment comme je l’ai toujours fait dans mes expériences précédentes.
En dehors de mes heures de bureau, je me consacre à la course et j’effectue un nouveau 10 km au profit de Rosa Fuerte, un organisme de lutte contre le cancer du sein.
Novembre 2017
Le blog est au point mort. Bien que mon activité au sein de l’entreprise soit très limitée je n’ai pas vraiment de temps pour écrire et je suis en alors en perte de motivation. Je prends conscience que je vis au Mexique depuis près d’un an et demi et que je n’avance pas. J’ai beaucoup perdu confiance en moi et le peu d’estime que j’avais vis-à-vis de moi-même est réduit à peau de chagrin.
Le mois est rythmé par la course de mon premier 15 km ainsi qu’un week-end express à Guadalajara pour le mariage d’une cousine d’Andy où j’aurais l’opportunité de visiter Tlaquepaque et le Lago Chapala. Par ailleurs, je planifie mon futur séjour en Europe.
Décembre 2017
Je suis soulagée de voir que les fêtes de fin d’année approchent et que mon séjour en Europe avec. En début de mois, je pars avec un groupe d’amis en week-end à la Mesa del Oso, des cabanes perdues dans la montagne, puis, quelques semaines plus tard, Andy et moi nous envolons.
Nous passons une semaine entre les montagnes enneigées d’Innsbruck et la capitale viennoise, puis nous profitons de noël et du nouvel an avec ma famille à Paris.
C’est à cette période que je prends la décision d’opérer une transition du blog vers le français.
Janvier 2018
Je rentre à Monterrey et je prends la décision de démissionner. Je ne suis pas rémunérée comme je le souhaite et je prends tout simplement conscience que si j’ai abandonné ma carrière d’infirmière car elle ne me convenait pas, elle avait au moins le mérite de me faire sentir utile et valorisée. Je parle de ma décision plus en détails dans cet article.
J’ai reçu une proposition pour redonner des cours de français dans un centre de langues universitaire et alors que je m’apprête à débuter mes classes, un boulet me tombe dessus : je n’aurais qu’un groupe par semaine alors qu’on m’en avait promis trois. Argument : finalement, il n’y avait pas assez d’étudiants inscrits. Je vois rouge, je deviens verte puis…je laisse couler. A quoi bon discuter, à quoi bon tempêter, à quoi bon se fatiguer ? C’est comme ça depuis un an et demi : entretiens, promesses de rappel ou même de poste, puis plus rien…Je me rends bien compte que le centre de langues m’appelle quand il doit « boucher les trous » et qu’en fait, ils n’en n’ont rien à faire des enseignants qu’ils recrutent, mais je ne dis rien parce-qu’après un an et demi de vie à Monterrey, je sais que ça ne sert à rien. Je me retrouve donc avec un manque à gagner mais la consolation de me dire que de toutes façons, j’aurais quitté mon poste en entreprise.
Autre boulet : je suis victime d’une pyélonéphrite (alors que je m’hydrate et que tous les examens sont impeccables !!!), c’est la deuxième depuis mon installation au Mexique. Andy et moi partons quand même en week-end en Baja California, région dont je tombe amoureuse et où je suis fascinée par l’observation des baleines, puis je reprends mes maigres classes de français. Mais surtout, je me réinvestis à 100% dans le blog et je me remets enfin sérieusement à l’écriture de mon livre.
Je rédige, entre autres, un article sur le centre du Mexique en 5 étapes.
Février 2018
Je publie le bilan de l’année 2017 et réalise que même si les aspects professionnels et migratoires ont été les plus difficiles, l’année a tout de même été riche.
Je poste divers articles sur le blog : Vie à l’étranger, de quoi êtes-vous le plus fier?, Comment manger mexicain sans excès ? ainsi que le récit d’une journée passée à Parras, domaine viticole. Saviez-vous que le Mexique est un important producteur de vin ? Il est simplement méconnu car peu ou pas exporté.
Par ailleurs, je cours mon premier 21 km.
Mars 2018
Je change d’appartement car celui où nous avons vécu avec Andy jusque-là est devenu de plus en plus cher en termes d’électricité et de maintenance. Je suis un peu las de ce déménagement car j’ai toujours beaucoup déménagé : au lieu de prendre le pli et de m’y habituer j’aspire désormais à un chez moi et à la tranquillité. Voyager, oui, déménager tous les deux ou trois ans, non. J’en parle dans l’article Ma vie en boites : un déménagement...encore!
Par ailleurs, j’effectue ma première contribution aux Histoires Expatriées, rendez-vous mensuel de blogueurs expatriés qui écrivent sur un thème donné. Thème du mois de mars : ma ville la nuit. J’écris donc un post sur Monterrey la nuit.
De plus, je commence à rédiger des articles portant sur les couples mixtes (voire Couple mixte : quelle langue ?)
Enfin, je ne souhaite pas restreindre le blog au Mexique car je souhaite partager mes coups de cœur ailleurs et je publie donc deux articles sur Lisbonne, ville dont je suis tombée amoureuse.
Avril 2018
Le mois d’avril sonne ma première année de mariage (le civil au Mexique). Parfois j’ai l’impression que le temps passe au ralenti et parfois j’ai l’impression qu’il passe vite. J’ai profité de l’occasion pour écrire Être marié à un mexicain ne donne pas le droit à un étranger de travailler. C’est l’un des aspects les plus difficiles de mon expatriation : contrairement à ce que l’on pourrait penser il est en fait compliqué d’immigrer au Mexique.
Emportée dans le “mood” de l’expatriation j’ai rédigé d’autres articles en lien avec ce thème tels que Ce que j’aurais voulu savoir avant de partir, Vivre à l’étranger pour prendre conscience de sa propre identité et Comment Monterrey a fait de moi une coureuse dans sa version française.
Je me suis par ailleurs prise au jeu du Sunshine Blogger Award après avoir été mentionnée par Jéromine, du blog L’Archivoyageuse, et j’ai concentré ma découverte d’endroits idylliques dans Ces hébergements d’exception au Mexique.
Enfin, j’ai couru mon second 21 km et j’ai assisté à l’exposition Rufino Tamayo au MARCO, le musée d’art moderne et contemporain de Monterrey.
Mai 2018
Mai s’est révélé être le mois des escapades ! J’ai passé une semaine à Mexico où Andy devait participer à un salon professionnel et nous sommes partis avec notre couple d’ami germano-mexicain à Real de Catorce, un ancien village minier perdu dans les montages de San Luis Potosi.
Je me suis un peu penchée sur la culture mexicaine avec l’écriture des articles Les repas au Mexique et Toutes ces choses si mexicaines.
Question expatriation, j’ai publié L’expatriation : ces moments de vie perdue, parce-que même si l’expatriation offre d’incroyables moments de vie, l’éloignement qu’elle induit nous amène à perdre des instants auprès des êtres qui nous sont chers. Prise dans une vague de nostalgie et pour répondre au rendez-vous mensuel Histoires Expatriées, j’ai écrit un post sur mes coins de France. En réalité, je n’avais pas compris le sujet car il nous fallait écrire sur un lieu qui nous rappelle la France dans notre pays d’adoption. Au lieu de ça, j’ai écrit sur mes lieux favoris en France, à savoir Paris et la Provence. Tant pis, il est quand même sympa mon article.
Enfin, à la fin du mois, je me suis fait opérer d’un hallux valgus au pied droit que je traînais depuis des années et qui était devenu franchement douloureux avec parfois impossibilité de me chausser normalement. En outre, c’était un véritable frein à la course. Tout ne s’est pas très bien passé et le système de santé mexicain est radicalement différent du système français : j’en parle dans l’article Se faire opérer au Mexique.
Juin 2018
Je me suis retrouvée bloquée à la maison à cause de l’opération et de ses complications (j’ai notamment fait une thrombose veineuse). Le semestre étant terminé, je n’avais pas de classe de français à donner et je me suis concentrée sur le blog.
J’ai écrit un article culture sur les menstruations au Mexique et dans le monde et j’ai rédigé un certain nombre de posts sur l’expatriation :
La Femme en expatriation : j’y propose une synthèse du Congrès international de l'expatriation au féminin animé par Anne Beaufreton de Femmes de projets.
Vit-on plus facilement au Mexique en France ? : Délicat sujet dont la réponse dépend vraiment des conditions dans lesquelles on s’expatrie.
Lire en français quand on vit à l’étranger : Etant une dévoreuse de livres c’est une vraie question pour moi. Les commandes sur Amazon France étant coûteuses avec des délais de livraison très longs, j’ai décidé de me tourner vers la Kindle que je devrais recevoir pour mes 30 ans qui approchent.
J’ai appris l’anglais avec un mexicain : Le rendez-vous des Histoires Expatriées portait sur la langue et j’ai décidé de partager ma drôle d’aventure.
Enfin, j’ai lancé la newsletter mensuelle du blog.
Juillet 2018
Je fête tranquillement à la maison ma première année de mariage religieux, celui que nous avions célébré à Paris.
La course commence sérieusement à me manquer et je ne vis pas bien l’idée que je devrais attendre l’année prochaine pour courir mon premier marathon. La course c’était mon challenge à moi, ce qui me « tenait » dans ma vie d’expatriée compliquée.
Un nouveau président mexicain vient d’être élu pour un mandat de six ans mais attention, les étrangers n’ont pas le droit de s’exprimer sur la politique locale (c’est écrit dans la constitution mexicaine) : j’en parle dans Expatriation et expression politique.
Par ailleurs, j’assiste au concert de Yann Tiersen, connu pour la bande son d’Amélie Poulain, et qui se produit pour la première fois au Mexique. C’est une déception totale, au point de vous faire sentir honteux d’être français. Heureusement, pour récupérer le tir, la France gagne la coupe du monde (voire l’article Coupe du monde : et si c’était plus que du foot ?)
De plus, ce mois-ci je suis la marraine du rendez-vous Histoires Expatriées et j’ai donné le thème « La vie professionnelle dans votre pays d’adoption ». Je vous invite à lire mon article sur le Mexique et à découvrir à la fin les liens vers tous les autres posts de nos expatriés à travers le monde !
Enfin, j’ai l’heureuse surprise d’être contactée par une professeure de français qui enseigne à des lycéens dans l’Etat de Sinaloa. Elle a découvert mon blog et souhaite que j’intervienne auprès de ses étudiants afin de parler de la condition de la femme en France et au Mexique (elle a repéré cet article du blog en anglais). Je retravaille donc à une version française et ma conférence via skype aura lieu cette semaine.
Je viens d’achever ma seconde année au Mexique et mon état d’esprit est mitigé. Je ne suis pas pleinement épanouie et au fond de moi, je n’ai pas envie de rester. Dans le même temps, je suis mariée et les changements de vie se décident à deux, or c’est aujourd’hui professionnellement compliqué pour Andy de quitter le Mexique.
Pour ma part, je viens d’achever mon livre et de le soumettre à des éditeurs en France. Je suis à cet égard consciente que le chemin sera long…Mais je ne perds pas ma détermination, je ne peux pas le permettre car alors je perdrais pieds. Il faut que j’y croie et que je mette tout en œuvre pour y parvenir.
Je me suis par ailleurs réengagée dans une Licence à distance (une Licence d’Humanités, c’est-à-dire de philosophie, histoire, littérature et langues vivantes) et si beaucoup jugent cela inutile, c’est pour moi l’accomplissement d’un rêve bien enfoui. Il y a de ça plus de dix ans, j’ai abandonnée la classe prépa Lettres au profit d’un diplôme d’infirmière puis d’un master en commerce international (oui je sais, vous ne voyez pas la logique, parfois moi non plus) et je reviens désormais à mes premiers amours…
J’ai beaucoup entendu que les Humanités étaient devenues inutiles et ne menaient nulle part professionnellement. Ce que je peux en dire c’est que mon Master en commerce international ainsi que ma maîtrise de l’anglais et de l’espagnol ne me donnent pas de travail au Mexique (du moins à Monterrey car dans la capitale ce serait sûrement différent) et que je suis en réalité fatiguée de faire des choix « de raison » pour « trouver un travail » et « grandir professionnellement ». J’ai du temps et je souhaite le mettre à profit. En outre, j’ai besoin de nouveaux challenges.
Enfin, je ne pense pas que les Humanités soient inutiles. A titre d’exemple, il pourrait être intéressant pour un marketeur d’avoir des connaissances en histoire. Un journaliste a besoin de bases en lettres et philosophie. Je considère que les Humanités sont un excellent socle pour gagner en compréhension du monde et dont les compétences acquises sont ensuite transposables à d’autres domaines.
Le bilan de mes deux ans au Mexique n’est pas tout rose mais pas non plus tout noir. Dans la vie, il est préférable de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide et il faut savoir rebondir. L’aspect professionnel est sans nul doute important mais il y a d’autres choses qui constituent notre quotidien et j’ai ainsi vécu de belles expériences, à commencer par la découverte d’un nouveau pays et d’une autre culture.
Je vais reprendre la course et la peinture, il y a des perspectives même si elles ne sont pas les plus rentables. Et puis deux ans au Mexique, c’est aussi deux ans avec ma fripouille qu’Andy et moi avons adopté lorsque je me suis installée. Quelle que soit la situation, quels que soient les obstacles, le plus important est de rester positif.
Le blog en chiffres
Sur l’année, vous avez été 2,1 k utilisateurs et le site a enregistré 2,9 k sessions.
J'ai publié 51 articles.
L’article le plus lu a été La Femme en expatriation.
Vous êtes désormais presque 500 à me suivre sur facebook et je vous en remercie !
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué mais je suis plutôt de la lose sur twitter.
Enfin, la photo la plus « likée » de mon compte Instagram a été la suivante :
Me voilà repartie pour une nouvelle année d’expatriation et de blogging à parler d'expatriation, de couples mixtes, de voyages, de culture, de société et d'écriture, en espérant que vous serez toujours plus nombreux. A très bientôt et merci à tous !