Pour ce mois de mai, le thème du RDV #HistoireExpatriées, rendez-vous mensuel de bloggeurs autour d’un sujet commun, a été donné par Patrick du blog From Slovenia et s’intitule : Ma région de France. Je me suis triturée les méninges pendant plusieurs jours hésitant entre Paris et la Provence. A priori, aucun lien entre les deux mais pour moi il y en a un. Bien que j’ai beaucoup déménagé, je me considère parisienne car j’ai toujours eu une attache avec la capitale et j’y ai aussi vécu seule avant de m’envoler pour le Mexique. Quant à la Provence, elle me rappelle les vacances d’été lorsque j’étais plus jeune. Mes grand-parents maternels étaient très attachés à cette région où s’est établie une sœur de ma grand-mère. Il faut dire que mon grand-père avait vécu à Marseille et que ma grand-mère, née en Algérie, était tombée en amour pour cette région ensoleillée qui lui rappelait à certains égard son enfance avant la guerre qui poussa les Français à quitter l’Algérie. Je me suis donc sentie un peu tiraillée dans mon choix et j’ai finalement décidé de couper la poire en deux en parlant des deux : Paris dans un premier temps, puis la Provence.
1 – Paris mon amour
Beaucoup de personnes ont une vision péjorative de la capitale française. Si Paris fait parfois rêver avec sa Tour Eiffel, sa Seine, ses musées, ses cafés et ses bistrots, en faisant l’une des villes la plus romantique au monde, elle est aussi détestée pour sa saleté, ses odeurs, son agitation, son rythme effréné et aussi l’image de supériorité qui émane d’elle. Combien de fois n’ai-je pas entendu que les parisiens sont « désagréables », « mal élevés », « hautains » ? Pour ma part, je ne nie aucun de ces deux aspects et je reconnais qu’en effet, les parisiens ne sont pas toujours les plus courtois et que oui, Paris n’est franchement pas une ville propre. Pour autant, j’aime Paris. Mon Paris à moi est bien loin de celui touristique dont tout le monde parle. Mon Paris à moi c’est un 30 m2 dans le 11ème arrondissement face à l’église Saint Joseph des Nations rue Saint Maur. C’est le croissant tout chaud tôt le matin à la boulangerie de l’avenue Parmentier, juste avant la station Goncourt. C’est les ballades du dimanche aux Buttes Chaumont, les promenades dans le Marais, les errances au Musée d’Orsay en semaine quand il n’y a personne, les fleurs achetées au fleuriste d’Oberkampf. Mon Paris à moi, c’est le café pris rue des Martyrs le samedi matin. Pour apprécier Paris, il faut se lever tôt le matin et partir à sa découverte à l’aube. A cet instant, Paris se réveille tout juste, elle est fraîche et encore silencieuse. Les garçons de café comment à peine à sortir les tables et installer les terrasses, les viennoiseries sortent du four, le café coule dans les machines, les kiosques à journaux laissent entrevoir les premiers gros titres. Les agents de la mairie nettoient les rues des fureurs nocturnes, quelques rayons de soleil s’engouffrent dans les ruelles.
Paris, il faut aussi l’apprécier sous la pluie. Quand on me dit que Paris c’est gris, je réponds que oui, en effet, la couleur de Paris c’est le gris et à cet égard, la marque de luxe Dior l’a parfaitement compris et tourné à son avantage. Observez une publicité ou la devanture d’une boutique Dior : elles sont généralement grises et portent en elle une esthétique indéniable. Bien que souvent plus ensoleillée que sa voisine Londres, Paris est grise et pluvieuse et ça lui donne un certain charme. On sort les bottines et le parapluie, on évite le métro (parce-que oui je suis d’accord, la chaleur du sous-terrain mêlée à l’humidité et aux odeurs des gens pas lavés ce n’est franchement pas gérable) et on marche ! On court s’abriter sous l’auvent d’une boutique dont on prend le temps d’admirer la vitrine et on regarde les flaques d’eau créer des miroirs qui reflètent la pierre des édifices et les feuilles des arbres.
A Paris, il faut savoir « errer » et se laisser surprendre. En parcourant la ville à pied, on découvre plein de charmantes petites boutiques : papeterie, décoration, mode…Et l’on découvre des restaurants cachés. A Paris, on fait des pique-niques l’été le long du canal Saint Martin et l’on boit des chocolats chaud l’hiver, bien au chaud dans un café. A Paris, on visite des expositions de photo et de peinture, on se promène aux Tuileries ou au Jardin du Luxembourg, on mange une glace l’été en se baladant.
Une Glace à Paris
Et que fait-on des « désagréables », de ces serveurs pas aimables, de ce vendeur de tickets de métro odieux ? On les ignore ! Ou mieux, on leur sourit, on force dans l’amabilité : je vous assure que ça en désarçonne plus d’un. Il n’est pas rare que quand le caissier du Monoprix ne me dise pas bonjour, j’en rajoute dans les marques de politesse envers lui : à la fin, il finit par me dire aurevoir.
Gourmandises parisiennes
Paris souffre de ses touristes, de sa saturation et on ne peut pas lui en vouloir pour ça. Paris est victime de son succès. Je n’excuse pas les attitudes antipathiques mais je souligne juste que parfois Paris perd patience et que c’est un peu normal.
Café parisien
2 – Excursion dans la douceur provençale
Paris je l’aime, mais comme tout le monde, parfois, Paris me fatigue. Direction donc la Provence, mais attention, pas en haute saison, ou bien si c’est en haute saison, dans l’arrière-pays car la Côte d’Azur devient saturée et très chère. La Provence, c’est les champs de lavande, les chevaux blancs de Camargue, les manades, la tapenade et le rosé sec et frais accompagné du chant des cigales. J’aime la Provence parce-que c’est une région qui offre la nature, le soleil et pas très loin, la douceur de la mer. Partir en Provence, c’est profiter des marchés remplis de produits frais et goûter à une savoureuse cuisine méditerranéenne : bouillabaisse, aïoli, anchois, poivrons et fruits de mer. En Provence, on fait des randonnées, à pieds ou à vélo, on visite des domaines viticoles (je me souviens de ma grand-mère parler de ce fameux Châteauneuf-du-Pape), on apprend les techniques de fabrication de fragrances à la parfumerie de Grasse.
A Avignon, on découvre le palais des Papes et à Nîmes les arènes. On se baigne dans les calanques de Cassis et l’on part se reposer dans un mas provençal au cœur de la nature. La Provence offre aussi bien la possibilité de découvrir la montagne, abritant le parc national du Mercantour et les fameuses gorges du Verdon, que la mer avec son littoral et ses îles. Mon souvenir d’enfance de l’île de Porquerolles telle une toile impressionniste est resté gravé.
J’aime le fait que la Provence offre une certaine douceur de vivre avec un rythme plus tranquille qu’à Paris. J’aime sa cuisine, ses produits typiques tel que l’huile d’olive et la lavande, son artisanat et sa nature aux multiples visages.
Vous l’aurez compris, mes coins de France à moi, ce sont Paris et la Provence. Pour autant, il y a bien d’autres endroits que j’aime. Je pense en particulier à la Basse Normandie et à la Bretagne. Bien que plus fraîches que le sud, elles offrent une nature verdoyante, des plages sauvages face à l’océan ainsi qu’une riche gastronomie : aux crêpes et au cidre, je ne peux résister ! J’aime aussi beaucoup la Loire et ses châteaux. Comme je le mentionnais dans l'article Vivre à l'étranger pour prendre conscience de sa propre identité, je suis fière d’être Française car mon pays est d’une richesse infinie, que ce soit en termes de paysages ou de gastronomie et en définitive, des jolis coins de France auxquels on s’attache, il y en a beaucoup.
Cet article participe au RDV #HistoiresExpatriées organisé par le blog L'Occhio di Lucie.