Le village de Santiago (ou plutôt la commune de Villa de Santiago pour être précise) a été reconnu « pueblo mágico » en 2006 et est situé à environ trente minutes de route de Monterrey dans l’Etat de Nuevo León. Les pueblos mágicos sont au Mexique des villages qui ont reçu une accréditation de la Secretaria de Turismo (SECTUR) répondant à différents critères historiques, esthétiques et touristiques. Cette initiative, qui a vu le jour en 2001, a permis de développer le tourisme au Mexique dans des villages peu connus mais porteurs du patrimoine mexicain. L’objectif est à la fois de diversifier et structurer une offre touristique complémentaire afin de promouvoir l’artisanat, les traditions et la gastronomie, ainsi que de développer de nouveaux produits touristiques tels que les sports extrêmes et les activités écotouristiques. Les pueblos mágicos démontrent à quel point le Mexique est un pays immense aux visages multiples.
Le village de Santiago est idéal pour une escapade d’une demi-journée loin de la tumeur de Monterrey, ville grouillante à la fois industrielle et commerciale. Santiago fût originellement créé en 1648 par Don Diego Rodriguez de Montemayor sous le nom de “Valle de Santiago de Guajuco” : la date de création de la première mairie est incertaine car un certain nombre d’archives furent détruites durant un incendie en 1746. C’est en 1831 que “Valle de Santiago” est devenu “Villa de Santiago”. Mais les historiens s’accordent à dire que l’origine du village est encore plus ancienne que Don Diego Rodriguez de Montemayor : il semble en effet qu’en 1580, le lieu était habité par des indiens “Guachichiles” et se nommait alors Cuarisezapa (qui signifie "terre de la faune et de la flore"). L’histoire raconte qu’en 1866, un peloton français passa par Santiago et combattit les républicains espagnols : c’est la bataille de “Mesa de Garrapatas”. Ces français se seraient visiblement installés dans la région et les mexicains aiment à cet égard à dire que les personnes aux cheveux et aux yeux clairs de Santiago ont sûrement des ascendants français.
Aujourd’hui Santiago est divisé en différentes municipalités, compte 36 840 habitants et c’est un village plein de charme. La place centrale (place Ocampo) est encerclée de maisons coloniales des 18ème, 19ème et 20ème siècles et d’une chapelle (la Parroquia de Santiago Apostol) qui fût construite en 1745. Depuis le mirador, on aperçoit la Presa de la Boca, un lac artificiel qui fût achevé en 1973 afin de répondre aux nécessités en eau potable de la ville de Monterrey et de son aire métropolitaine. Un grand nombre de « regiomontanos » ou « regios » (mexicains natifs de la région) aiment à se réunir sur les bords du lac : en période de vacances, il arrive que jusqu’à 10 000 personnes se rendent à la Presa saturant l’espace. Ils y préparent des « carne asada » (barbecues) et bien que l’alcool soit prohibé sur la voie publique au Mexique, il est difficile pour les autorités de réguler un tel flux.
De mon point de vue, je ne recommande pas d’aller sur les bords du lac mais plutôt de rester dans le village et de manger dans un des petits restaurants de la place centrale. L’hôtel-restaurant Las Palomas sert de succulents petits-déjeuners dans un cadre coloré. Suite à une promenade dans le village, en quittant Santiago, il existe une route bordée de stands artisanaux : je conseille de s’arrêter chez Idearte en m@dera (Carr. a la Cola de Caballo, Cieneguilla, Santiago, N.L.) sur la gauche, un charpentier qui vent des tables de salon et de salle à manger ainsi que des étagères et quelques autres créations. Les prix sont très abordables (ma table basse en bois massif a coûté 3000 pesos soit 125€) et les pièces uniques.
En définitive, Santiago est plein de simplicité et offre une escapade pour se détendre le week-end.
D'autres pueblos mágicos sont disponibles sur le blog: Real de Catorce (San Luis Potosi), Parras (Coahuila), Tlaquepaque (Jalisco), Tulum (Quintana Roo), Izamal et Valladolid (Yucatán), San Miguel de Allende et Guanajuato (Guanajuato), Peña de Bernal et Queretaro (Queretaro).