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Géraldine: serial expat à Monterrey prête à reprendre la route !


Mon expérience vaut ce qu’elle vaut mais ne reflète pas la diversité des parcours expatriés. C’est pourquoi j’ai lancé la rubrique : Portraits d’Expat’. J’y partage les témoignages d’expatriés au Mexique et aux quatre coins le monde afin d’ouvrir les horizons du blog, de découvrir d’autres histoires et d’autres expériences qui sont autant de nouvelles perspectives sur l’expatriation.

Portraits d’Expat c’est un regard nouveau sur l’expatriation…

 

Géraldine a 25 ans et vit à Monterrey comme moi. Elle est arrivée il y a un an et elle s’apprête à faire ses bagages, une fois de plus ! En fait, Géraldine est déjà une serial expat : Brésil, Pays-Bas, Royaume-Uni ne sont que des exemples des endroits où elle a vécu avant d’arriver au Mexique. Sportive, aventureuse, végétarienne et passionnée de langues étrangères, c’est à elle que je donne cette semaine la parole.



Géraldine, d’où viens-tu ?


J’ai grandi dans le Limousin en France. Je viens de Saint-Cyr, un petit village à 45 minutes de Limoges.


Pourquoi t’es-tu expatriée et pourquoi le choix du Mexique ? S’agit-il de ta première expatriation ?


Je me suis expatriée parce-que j’ai l’esprit d’aventure. Dans le cas de mon installation au Mexique, la raison principale est que je me suis mariée avec un Mexicain originaire de Monterrey. Je l’ai rencontré en Europe et j’ai finalement accepté de le suivre.


J’avais déjà été expatriée avant. Ma première longue expatriation fût au Brésil à São Paolo où je suis partie en échange pour ma première année de Master en Business Management. J’avais alors 20 ans. A cette époque je voulais découvrir quelque chose de différent de la France et j’avais envie de partir très loin. Sans savoir pourquoi le Brésil me fascinait, il y avait quelque chose qui m’attirait. J’ai appris le portugais là-bas C’est un pays où la nature est très belle, gigantesque et j’ai choisi São Paolo car c’est un poumon économique. De plus, l’université qui avait un partenariat avec mon école en France, l’INSPER, est très bonne en Amérique Latine.


Juste avant de partir au Brésil j’étais partie deux mois avec une amie en Namibie pour un stage humanitaire. Il s’agissait d’une association dédiée à l’éducation des enfants des bidonvilles. C’est un pays magnifique où j’ai eu une superbe expérience et où j’aimerais retourner. Je suis revenue 5 jours en France avant de m’envoler pour le Brésil.



Après mon échange d’un an à São Paolo je suis rentrée en France pour ma dernière année de Master. Et ensuite je suis partie six mois à Amsterdam où j’ai effectué mon stage de fin d’année chez Designer Vintage : une plateforme e-commerce d’articles de luxe de seconde main. C’est là-bas que j’ai rencontré mon mari.



De là, j’ai vécu ma troisième expatriation : un stage de trois mois à Koh-Samui en Thaïlande. J’étais dans une agence de location de villas de luxe. Puis je suis finalement partie pour Londres où je suis restée un an. J’y ai trouvé mon premier emploi : un poste en marketing pour Georg Jensen, une marque de bijoux danoise.



Ton expatriation au Mexique a-t-elle induit un changement d’activité ?


J’ai dû abandonner mon emploi à Londres et j’ai travaillé en tant que Business Developer dans l’entreprise de mon mari. A l’heure actuelle je suis adjointe de direction chez Dentons, un cabinet d’avocats international. J’ai donc vraiment dû me réadapter car c’est très différent du luxe, le secteur d’où je viens.


Que penses-tu de Monterrey ? Qu’y apprécies-tu le plus et qu’y apprécies-tu le moins ?


Monterrey est vraiment différente des villes où j’ai vécu. Parmi ce que j’aime le mois, je dirais que c’est très américanisé. Je n’ai jamais vécu aux Etats-Unis mais la taille de la ville et le fait de devoir se déplacer en voiture m’y font penser. Les gens privilégient les maisons et ont leur maison dans la ville donc c’est très entendu. Le fait de ne pas pouvoir se déplacer sans voiture est difficile. Par ailleurs, je trouve que ça manque de végétation et de parcs au sein même de la ville. J’ai l’impression qu’il y a un manque de sensibilisation à l’écologie : ça me fait mal au cœur de voir les gens gaspiller l’eau ou jeter des papiers dans la rue ou par la fenêtre de la voiture. L’absence de recyclage aussi est un problème.


Ce que j’aime le plus c’est la nature tout autour, les montagnes et la possibilité de faire des randonnées. J’apprécie aussi le climat : il fait chaud ! Un autre aspect que j’aime beaucoup mais qui n’est pas spécifique à Monterrey c’est la nourriture mexicaine. J’aime les ingrédients de base de la cuisine mexicaine tels que la tortilla, les frijoles, l’avocat et j’aime la cuisine épicée. A l’exception de la viande, c’est un vrai plaisir.


Quels y sont tes endroits favoris ?


J’aime beaucoup me balader dans le Barrio Antiguo car c’est très typique avec plein de maisons colorées. J’apprécie aussi Chipinque, la Huateca, la Estanzuela, tous les parcs naturels autour de la ville : je n’étais pas habituée aux endroits montagneux et je trouve ça très beau.


Je suis convaincue qu’il y a de nombreux endroits sublimes dans toute la République mais je t’avoue que je n’ai malheureusement pas encore eu l’occasion de les découvrir. J’ai plein de lieux sur ma liste mais ce qui me séduit ce sont les sites archéologiques comme par exemple Cholula, Teotihuacan, Chichen Itza.


Quels seraient tes conseils pour quelqu’un qui débarque ici pour la première fois ?


Bonne question…Justement je connais quelqu’un qui était dans mon école de commerce et qui va bientôt débarquer à Monterrey. Il vient de décrocher un VIE et arrive en décembre. Je dirais qu’il faut être curieux et ouvert d’esprit, essayer de voyager au maximum dans le pays car le temps passe vite. À Monterrey je conseille de trouver rapidement une voiture et de vivre dans la zone de San Pedro ou du TEC [l’une des principales universités de Monterrey].


As-tu une anecdote particulière relative à l’une de tes expatriations et qui t’a laissé un souvenir marquant ?


Il y a tellement de choses qui se passent…mais je n’ai pas une histoire en particulier. Peut-être pourrais-je dire que pour la première fois de ma vie j'ai couru un 10 puis un 21 km. Les deux courses ont eu lieu à Monterrey.


Parle-moi de quelque chose que font les gens localement et qui est différent de la France ?


Un truc tout bête, j’en parlais hier, c’est les gens qui ne sont pas employés par le supermarché et qui viennent empaqueter tes courses aux caisses et qui sont payés au pourboire. En France, on ne voit pas de jeunes ou retraités venir empaqueter nos courses ainsi.

Au niveau de la circulation, j’ai l’impression qu’il n’y a pas de courtoisie : c’est un peu la loi du plus fort.


Qu’est-ce-qui te manque le plus en France ?


Me promener à pieds dans la ville, l’architecture européenne, le côté historique car Monterrey est une ville nouvelle. Le fait de pouvoir se balader et de se poser en terrasse à l’improviste.


Je suis par ailleurs végétarienne : je ne mange ni viande ni produits laitiers or les produits de substitution tels que les yaourts de coco, le tempe, les falafels sont très chers ici alors que je les trouvais à bon prix en Europe, que ce soit à Amsterdam ou à Londres.


Enfin les repas à la française me manquent aussi : les repas en différents temps avec l’entrée, le plat, le fromage et le dessert. En France c’est un moment convivial où on prend son temps, c’est un moment de partage. Or au Mexique, je me suis parfois retrouvée à manger vite pour suivre le rythme local. Pour moi, manger ne se fait pas en regardant la télé ou avec son téléphone : ce côté-là me pèse.


A quelle fréquence rentres-tu en France et comment vis-tu ces retours ?


Ça va faire un an que je suis à Monterrey mais je suis retournée en France une fois. J’ai toujours hâte de rentrer chez moi pour voir les amis et la famille. C’est un moment de retrouvailles. Généralement c’est court alors ce n’est que du positif : on n’a pas le temps de se prendre la tête. A chaque fois ça se passe super bien et ça passe trop vite.


Je trouve d’ailleurs que dans ces moments-là, on apprécie davantage les choses. Dans la mesure où j’ai peu vécu en France ces dernières années, à chaque fois que je rentre je me rends encore plus compte de la beauté de ma campagne. J’ai l’impression de voir les choses avec un œil différent.



Je ne me rendais pas forcément compte avant de la beauté des paysages car mon œil y était habitué : j’ai un esprit plus reconnaissant envers les choses. J’accorde même une plus grande importance aux instants passés avec les amis et la famille, et du coup ça fait passer de meilleurs moments.


Quel est selon toi le plus gros challenge de l’expatriation ?


Ça dépend des pays. Ici à Monterrey, mon plus gros challenge était de trouver un travail. En tant qu’étrangère, femme et mariée ça s’est révélé compliqué. Je ne m’imaginais pas du tout que ce serait aussi compliqué [Je partage un sentiment vraiment similaire à Géraldine et je vous invite à lire cet article relatif à ma propre expérience]


Au Brésil, mon plus gros défi a été d’apprendre le portugais de manière à pouvoir me lier d’amitié avec des locaux.


A Amsterdam aussi la langue a été un défi : bien que les gens parlent très bien anglais mes collègues au travail parlaient bien-sûr hollandais entre eux. L’intégration professionnelle a donc été difficile. Apprendre le hollandais s’est révélé très dur pour moi : je n’ai pas réussi et en même temps je ne me suis jamais vraiment forcé. Il faut avoir beaucoup de détermination, prendre des cours alors qu’avec mes bases d’espagnol j’ai très vite appris le portugais.


Qu’est-ce-qui te plaît le plus dans l’expatriation ?


L’apprentissage. Je suis très curieuse et j’aime rencontrer des gens de cultures différentes, apprendre d’eux. J’adore la nouveauté, découvrir de nouveaux endroits, apprendre d’autres langues…


Si tu devais quitter le Mexique, où irais-tu ?


Avec mon mari nous nous apprêtons à quitter Monterrey pour nous installer en Europe. On pense à Amsterdam et Barcelone ou éventuellement la France. On prépare en fait notre prochaine expatriation.


As-tu un projet ou rêve particulier qui t’est venu lors de ton expatriation et que tu aimerais réaliser ou que tu es en train de concrétiser ?


J’étais venue avec l’optique d’avoir mon propre business. J’envisageais d’ouvrir un café et puis ça ne s’est finalement pas fait. Quand je suis arrivée je travaillais sur ce projet mais ensuite mes économies se sont épuisées et je me suis stressée avec le fait de ne pas avoir de travail. Au lieu de consacrer mon temps à ce projet, j’ai cherché du travail. J’ai en définitive plus passé mon temps à chercher un boulot qu’à me consacrer à mon projet. Il faut dire aussi qu’on n’était pas sûrs avec mon mari de rester à Monterrey. Il y avait de l’incertitude et ça ne me permettait pas de me projeter. Mais un jour ou l’autre, pas dans l’immédiat, c’est quelque chose que j’aimerais réaliser.


Comment résumerais-tu ton changement de vie en une phrase ? Un mot que tu voudrais ajouter ?


J’aime garder l’esprit positif et me dire que cette expatriation m’a beaucoup appris sur moi-même, sur mes envies et sur mes projets. J’ai pu me rendre compte de ce que je n’aime pas, apprendre à mieux me connaître et donc à déterminer ce que je veux. Cette expatriation au Mexique n’a pas été complètement positive car je me faisais une idée différente de la situation que j’allais avoir mais je pense que c’est positif dans le sens où ça m’a permis de grandir, de mieux cibler ce que je veux vraiment dans la vie.


En définitive, je conseille énormément l’expatriation de manière générale, même seulement une année dans sa vie car sortir de sa zone de confort permet de grandir. On apprend plein de nouvelles choses, on rencontre des gens totalement différents que l’on n’aurait pas rencontré en restant chez soi. Ça permet aussi de moins se plaindre de notre condition, de relativiser. Que ce soit super fun ou pas super fun, je trouve que dans tous les cas (bien que ça dépende de comment la personne veut voir son expatriation) c’est très bénéfique.


Si vous souhaitez en savoir plus sur Géraldine, elle est l'auteur du blog GERALDINE PARTH. Elle y partage ses voyages ainsi que ses bons plans beauté, mode et nutrition.

 

Si vous aussi vous êtes expatrié et que vous souhaitez témoigner, n'hésitez pas à me contacter via le formulaire de contact ici-même.


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