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Le Monthly Post – Avril 2020


Un autre mois de quarantaine qui s’achève au Mexique et c’est un peu comme si une routine s’était déjà installée. Je suis surprise de voir combien l’être humain possède d’incroyables capacités d’adaptation. C’est étrange comme on peu s’offusquer de quelque chose, faire tout un scandale pour finalement « accepter » parce-qu’« on n’a pas le choix ». On devient fataliste, résigné ou plus simplement philosophe bien que tout soit une question de perspective. Quoiqu’il en soit, je ne coupe pas au monthly post et je partage ci-dessous mes accomplissements et mes inspirations du mois d’avril.


Côté blog


Le rythme a été plus lent que le mois dernier. J’ai dû prioriser mes tâches et me concentrer sur une traduction (j’en vois bientôt le bout) ainsi que l’édition de contenus pour le showroom de robes de mariée que j’ai lancé à Monterrey en novembre dernier.

Vous trouverez deux nouveaux articles : le 3ème chapitre de la nouvelle Nos Vanités intitulé Nuit blanche et Coronalandia au Mexique (et dans le monde) où j’aborde la gestion du coronavirus au Mexique, bien distincte de la France.


Côté expat


Je dois reconnaître que la fin de mois s’est révélée un peu difficile. Lancer mon entreprise en novembre dernier semble, rétrospectivement, avoir été une erreur. Je ne pouvais pas anticiper qu’une pandémie allait affecter mon entreprise naissante de la sorte : ce n’est déjà pas simple de se lancer mais les choses sont aujourd’hui encore plus compliquées.

Bizarrement, le confinement nous pousse à faire un voyage intérieur, à nous questionner sur nos choix et sur nous-mêmes. Cela peut se révéler positif, mais cela peut aussi générer de la confusion, des doutes, de l’agacement, un sentiment d’impuissance. Pour le moment, la seule chose que j’ai à faire (et c’est déjà beaucoup) c’est de tout mettre en œuvre pour que ma boîte marche. N’empêche, après un an sans vacances, j’ai besoin d’ailleurs.


Côté running


Ça ne devenait plus vraiment gérable d’être constamment enfermé dans l’appartement, alors j’ai mis en place des parades :

  • Je vais courir de préférence tôt le matin, ce qui évite de croiser des gens.

  • Les parcs sont fermés et la ville est faite de telle manière qu’il n’y a pas forcément de trottoirs, il s’agit en général de grandes avenues pour les automobiles : mais la bonne chose est qu’il n’a presque pas de circulation.

  • Dans la mesure où je vis à flanc de montagne, je ne commence pas à courir directement de chez moi : je gare la voiture dans une rue en contrebas.

J’ai ainsi pu courir 10 km samedi dernier et ça m’a fait un bien fou même si je n’étais pas au top de ma forme.


Je continue à faire de l’elliptique à la maison, trois classes de yoga par semaine via zoom et des séries de renforcement musculaire avec la chaîne Youtube Madfit. Tous les entraînements y sont géniaux.


Quotidien


Je me suis mise pour la première fois au montage vidéo avec le logiciel Filmora. J’ai en effet commencé à faire des présentations de robes sur IGTV pour ma boîte. Ce n’est peut-être pas ce qui fera décoller ma côte de popularité mais c’est un moyen comme un autre de communiquer sur Sauvage – La novia libre. Mon objectif est d’éditer des contenus : vidéos, catalogues, posts sur les réseaux sociaux, etc…


J’ai par ailleurs continué à travailler sur ma traduction et j’ai participé à un témoignage pour le site Nouvelle vie professionnelle. Je ne l’ai pas partagé sur les réseaux sociaux car mes propos ont été déformés et sortis de leur contexte. Autant dire que ça laisse un goût (très) amer. J’ai presque cru que ça allait foutre en l’air (oui, foutre en l'air) trois ans de blog alors que mon objectif était de mieux faire le connaître ce fameux blog…Afin d’être plus claire, voici le lien de l’article et NON, je n’ai jamais dit que la vie à Monterrey était injuste. Je me référais à la situation de santé au Mexique qui implique de fortes disparités socio-économiques et dont la conséquence est qu’un grand nombre ne peut bénéficier d’une prise en charge de qualité. Je spécifiais à cet égard que les hôpitaux publics mexicains manquent de moyens, comme partout me direz-vous, si ce n’est qu’on ne verra pas quatre patients dans une même chambre en France, pas plus qu’on demandera aux familles des patients de fournir les couvertures. Voilà ce que j’ai dit et qui a été coupé.


Lu


J’ai enfin achevé la lecture de L’art de perdre d’Alice Zeniter Il s’agit de l’histoire de Naïma dont le grand-père était harki (Algérien s’étant rangé du côté de la France durant la guerre d’Algérie) et qui ignore tout de ses origines à cause du silence obstiné de son père, arrivé en France en 1962. En l’absence des réponses qu’elle cherche, Naïma doit elle-même retracer l’histoire familiale parcourue de souffrances et de non-dits.


J’ai mis beaucoup de temps à lire ce livre car j’ai peiné au début. Je n’arrivais pas à entrer dans l’histoire dont la première partie est consacrée à la vie dans les montagnes kabyles peu avant la guerre. Mais je me félicite de l’avoir continué car la suite s’est révélée passionnante. L’auteur aborde un sujet encore considéré tabou, c’est-à-dire la manière bien peu glorieuse dont la France a traité les harkis. Le roman met en lumière les écueils de l’immigration ainsi que les questions identitaires. Je le recommande d’autant plus qu’il s’inscrit parfaitement dans le contexte actuel.


Côté article, un en particulier a retenu mon attention dans le Courrier international (traduction française d’un article du New York Post) : Confinés seuls, les riches New-Yorkais découvrent les corvées, et c’est un « choc ». L’article semble aberrant de ridicule et pourtant, ça m’a fait penser aux riches familles de San Pedro ici, ville la plus riche d’Amérique Latine. Juste pour vous donner un exemple, une habitante de San Pedro ayant perdu sa femme de ménage a posé la question suivante sur les réseaux sociaux : « Me recommandez-vous d’acheter un aspirateur Dyson ? Est-ce mieux qu’un balai ? » La pauvre femme vit dans une baraque de 500 m2 et ne sait pas ce qu’est un aspirateur. Je plains celle qui était sa femme de ménage…


Enfin, je recommande toujours la newsletter de Garance Doré (en anglais) qui chaque semaine écrit un billet d’humeur et qui a le pouvoir de transformer ses expériences individuelles en expériences collectives, de mettre des mots sur nos émotions.


Vu


Côté séries, j’ai vu sur Netflix Maniac (science-fiction), Queen Sono (première série africaine sur Netflix) et Unorthodox, l’unique que je retiendrais.

En quatre épisodes, on suit le parcours d’Esty qui s’enfuit de Williamsburg à New-York où elle vivait dans sa communauté Hassidique (une communauté juive ultra-orthodoxe) pour retrouver sa liberté et apprendre qui elle est. J’ai été tellement impactée que je l’ai vu deux fois de suite, chose qui ne m’arrive jamais. La série est inspirée d’une histoire vraie (celle de Deborah Feldman) et je l’ai trouvé extrêmement bien faite. Attention toutefois à ne pas généraliser (comme j’ai malheureusement pu le voir) et réduire la communauté juive à ce cas de figure : il s’agit bien d’un courant ultra-orthodoxe.


Foto: Netflix.


Côté film, Anna et le Roi (Anna and the King) avec Jodie Foster paru en 1999. Plus proche de nous (2016), Sully avec Tom Hanks où Clint Eastwood relate comment le pilote Chesley Sullenberger s’est vu forcé d’atterrir sur les rives de l’Hudson à New-York après que des oiseaux aient percuté les deux réacteurs de l’avion. C’est très « eastwoodien » mais comme toujours, Tom Hanks y fait une belle interprétation.

Enfin, petite pépite : The Beguiled de Sofia Coppola paru en 2017 avec Nicole Kidman, Kirsten Dunst, Colin Farrell et Elle Fanning. Durant la guerre de sécession, un soldat trouve refuge dans une école de filles du sud. La tension augmente peu à peu entre les jeunes filles qui cherchent à attirer l’attention du soldat et…je ne n’en dirais pas plus ! J’ai beaucoup aimé, c’est du Sofia Coppola dans l’art qui a gagné le prix de la meilleure réalisatrice au Festival de Cannes pour ce film.


Entendu


Les deux derniers épisodes du podcast Expat Heroes animé par Cristina dont vous pouvez lire le portrait d’expat sur le blog : Cristina : l’expatriation comme accélérateur de développement personnel.

L’épisode #63 était consacré au coronavirus dans le monde : Cristina a interrogé différents expatriés afin d’en savoir plus sur la gestion de la crise dans leur pays d’adoption ; ce fut un plaisir d’y participer.

Quant à l’épisode #64, il aborde un sujet encore tabou en expatriation : les violences domestiques, qu’elles soient physiques ou psychologiques, et la séparation.


Enfin, contrairement au mois précédent, j’ai mis la radio en sourdine afin de me préserver du flot continu de nouvelles qui, à trop forte dose, ne nous informe plus mais nous abrutit.


Fait


Couper les cheveux d'Andy.


J’aime


La découverte du montage vidéo.

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