Le Cerro de la Silla pris dans un nuage de pollution
Trois mois sans monthly post : le dernier date du mois de mai…Et pourtant, le blog n’est pas complètement resté silencieux, j’ai bien écrit quelques articles. Mais écrire le montly post, c’était trop difficile, presque trop ambitieux. Rédiger cet article mensuel m’oblige à revenir sur le mois écoulé or ces trois derniers mois ont été difficiles, lourds, pesants. J’ai le sentiment d’être resté immobile dans une atmosphère saturée : c’est l’effet Coronalandia.
Côté blog
J’ai posté six articles au total, ce qui revient à une moyenne de deux par mois : ce n’est pas grand-chose mais c’est mieux que rien.
Si la culture mexicaine contemporaine vous intéresse je vous invite à découvrir les trois articles suivants : Mes recommandations culturelles mexicaines, Trois femmes mexicaines font entendre la voix de Oaxaca et « Ya no estoy aquí » : un nouveau film mexicain disponible sur Netflix et dont l’histoire se passe à Monterrey.
Mais si ce sont plutôt les billets sur l’expatriation qui vous intéressent alors je vous dirige vers Le choix en expatriation – Récit d’un projet avorté et Anecdote expatriée : ma traduction d’une biographie historique à propos de Charlotte de Belgique.
Enfin, pour ceux plus intéressés par l’actualité, je vous invite à lire La vie à Coronalandia qui fait suite à Coronalandia au Mexique (et dans le monde).
Côté expat
Comme vous devez vous en douter, rien n’est simple. Bien que j’ai fait le choix de vivre au Mexique il y a quatre ans ce n’est pas tous les jours facile, qui plus est en ces temps incertains de pandémie. Dit de façon différente, la pandémie c’est un peu comme la cerise sur le gâteau, le truc qui te tombe dessus alors que tu en as déjà ras la caquette et qui finit de t’achever (sans mauvais jeux de mots).
Il semblerait que nous ayons (enfin) atteint le plateau de cette courbe exponentielle de cas de coronavirus et les dégâts sont bien visibles : au-delà des morts et au-delà des survivants et de leurs séquelles, la situation économique est évidemment grave, mais ce que révèle surtout cette pandémie ce sont les inégalités. On savait certes déjà que le Mexique souffre d’inégalités (lire l'article Inégalités sociales, santé et éducation au Mexique) mais la pandémie les a mis à jour de façon encore plus flagrante. J’avoue avoir de réelles difficultés à prendre du recul et à me faire une opinion claire et précise. Le quotidien est tendu, j’ai des insomnies depuis deux mois et des sentiments mitigés mais pour autant, aussi curieux que cela puisse paraître, je ne me sens pas attirée par un retour en France.
Côté running
Courir l’été à Monterrey s’apparente au supplice car il fait très chaud. En outre, les parcs étaient fermés à cause du virus. Andy et moi nous sommes donc retrouvés à courir à même le bitume sur des routes aux trottoirs défoncés dans le meilleur des cas, sans trottoirs la plupart du temps, et où des automobilistes fous déboulent à 80 km/h alors que c’est limité à 50…Alors oui, ce n’est pas raisonnable de s’exposer ainsi mais que fait-on alors ? On reste enfermé ? On se fait cinq mois de sport à la maison ? Quoiqu’il en soit, j’ai relâché la pression depuis que le marathon de Chicago auquel je devais participer en octobre a été annulé. La bonne nouvelle c’est que le canyon de La Huasteca a réouvert il y a deux semaines. Et bien-sûr je continue le yoga en ligne.
Quotidien
Ma boîte, lancée en novembre dernier, ne décolle pas. Pire, elle est au point mort. J’ai bien eu des rendez-vous mais je n’ai conclu aucune vente, le travail ne paie pas. Pour savoir de quoi je parle, je vous invite à lire Lancer sa boîte au Mexique à l’aube d’une pandémie. Ça n’a rien d’étonnant au vu du contexte économique et qui plus est quand on tente d’intégrer un nouveau marché. Je serais bien partie cet été histoire de changer d’air (ça fait depuis mai 2019 que je n’ai pas pris de congés et que je n’ai pas bougé de Monterrey) mais en fait, je ne pars jamais l’été depuis que je vis au Mexique. J’ai réalisé que partir l’été c’est un truc bien français et surtout quelque chose de possible quand on a suffisamment de jours de congés. En outre, voyager en temps de pandémie ne semble pas le plus raisonnable. Pourtant, j’ai vu défiler sur Instagram tous ces expats qui rentraient en France, et puis les pas expats partir en vacances un peu partout dans le monde. Je ne juge pas, on a tous une évaluation personnelle du risque, on a tous des situations différentes qui ne regardent en définitive que nous-mêmes.
Pour ma part, j’ai « craqué » un week-end et je me suis échappée en voiture à environ 2h30 de Monterrey pour visiter deux vignobles, en groupe très restreint bien-sûr et avec port du masque. J’ai bien le sentiment qu’Andy et moi allons devoir annuler nos trois semaines de road-trip prévues en Nouvelle-Angleterre le mois prochain : on évalue encore les risques mais surtout la situation financière. Ne faut-il pas être « trop » prévoyant en temps de crise ? Dans le même temps, on a bien le sentiment de vivre une longue et lente asphyxie…
Lu
2020 serait-elle l’année de la zéro lecture ? Ça ne me ressemble pas et pourtant…Je suis toujours perdue au milieu de Bullshits jobs de l’anthropologue David Graeber, un livre qui résume bien le problème de notre époque en ce qui concerne notre relation au travail.
Vu
En trois mois j’ai visionné un certain nombre de programmes variés.
Côté séries : Little fires everywhere et Big little lies avec Reese Witherspoon ainsi que Mrs America avec Cate Blanchett qui revient sur l’histoire du fameux Equal Rights Amendment aux Etats-Unis et qui, à l’heure d’aujourd’hui, n’a toujours pas été signé par l’ensemble des Etats américains…
Côté film : American Son avec Kerry Washington et qui, bien qu’il soit paru l’an dernier, s’inscrit on ne peut mieux dans le contexte du mouvement Black Lives Matter.
Enfin, un reportage sur Netflix : Athlete A qui revient sur l’enquête du Indianapolis Star dont l’évolution a permis de mettre à jour les innombrables abus sexuels perpétrés par le Dr Larry Nassar auprès des gymnastes appartenant à la Fédération de gymnastique américaine.
Entendu
J’ai écouté cinq épisodes de French Expat – Le podcast qui compile des témoignages d’expatriés francophones, principalement aux Etats-Unis.
Voici les épisodes : Fanny C., Française mariée à un Mexicain et qui vit aux Etats-Unis mais envisage de déménager au Canada ; Myrtille et Derek qui se sont rencontrés en Allemagne mais vivent désormais au Texas ; Ophélie, expatriée au Royaume-Uni et que j’avais interviewé pour la rubrique Portrait d’Expat’ ; Alison qui a épousé un américain et vit désormais dans le Michigan ; Jenna qui a participé avec son mari à la loterie de la Green Card et qui est désormais installée à Hartford dans le Connecticut. Ce sont des témoignages différents qui soulignent la variété des parcours expatriés.
J’aime
Du granola maison. Il m’était impossible d’en trouver sans sucre au Mexique et la facilité de la recette est tellement déconcertante que je ne suis pas près de racheter les versions industrielles vendues à prix d’or.
Fait
Le vin mexicain. Un article est en cours d’édition à ce sujet. Et vous, comment s'est passé votre été?