Arteaga…une parenthèse enchantée dans un monde pandémique. Une bulle d’oxygène, des plaines, des montagnes, du vert, des soirées autour du feu sous un ciel étoilé et aussi des retrouvailles avec des amis. Arteaga fut notre seule escapade hors de Monterrey l’an dernier (je n’inclus pas nos deux séjours express à Mexico car Andy bossait et nous enchaînions des visites d’appartement). Mais en réalité, plus que notre seul week-end de 2020 c’était surtout la première fois que nous nous échappions de Monterrey depuis mai 2019 (date à laquelle je suis rentrée d’un séjour en France) soit depuis près d’un an et demi.
Andy et moi ne sommes pas tenus par un employeur qui octroie selon la loi mexicaine 6 jours de congés par an (certaines entreprises offrent plus) car nous sommes entrepreneurs. Néanmoins, nos activités perspectives ne nous avaient pas permis de lâcher du lest et même si nous n’avons pas pris de jour pour nous rendre à Arteaga (nous sommes partis un vendredi après-midi et rentrés le dimanche soir), le dépaysement nous a tout de même donné le sentiment d’être en vacances.
Nous avions beaucoup hésité à nous réunir avec quatre autres amis mais nous étions alors en octobre et la situation s’était un peu apaisée. En outre, nous savions que nos amis adoptaient les mêmes précautions que nous dans leur vie quotidienne. Nous étions donc relativement rassurés et rétrospectivement, nous avons bien fait car si j’en juge aujourd’hui, l’accalmie n’a pas longtemps duré.
Où se trouve Arteaga ?
Arteaga est une commune de l’Etat de Coahuila (Etat voisin du Nuevo León) située à 20 minutes de Saltillo (capitale de Coahuila) et 1h30 de Monterrey.
On y accède depuis Saltillo par la route 57 (prendre l’autoroute 40D de Monterrey à Saltillo). Etabli à 1660 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer, les températures y sont beaucoup plus basses qu’à Monterrey (seulement 540 mètres).
C’est un pueblo mágico (accréditation donnée par le ministère du tourisme selon la localisation, l’histoire, la culture et la beauté du site) implanté entre une vallée de pommiers et des forêts de conifères qui lui valent le surnom de « Suisse mexicaine » et où il arrive qu’il neige en hiver.
Où loger ?
Les offres de cabanes ne manquent pas. Nous en avions loué une appartenant à un groupe de trois appelées Villas de la Rodada mais l’offre est large et on en trouve pour tous les budgets. L’inconvénient de la notre est qu’elle se situait dans la vallée et non la montagne, d'où des photos plus "désertiques". Celles de La Moneda offrent un bon rapport qualité/prix bien qu’elles soient un peu rustiques. Enfin il existe le complexe Bosques de Monterreal mais là on est dans du très haut-de-gamme avec un spa sur place. C’est cher et je ne pense pas que ça en vaille la peine pour un week-end au grand air mais ça n’engage que moi.
Il est également possible de faire du camping mais je manque d’expérience à ce niveau.
Que faire ?
Tout ce qu’il est possible de faire au grand air : de la randonnée, de l’escalade, du rappel, du vélo…Pour les amateurs de grimpe, le Cerro de la Viga s’élève à 3 650 mètres et compte parmi les plus élevés du Mexique.
San Antonio de las Alazanas : ce petit village qui appartient à la commune vend des spécialités locales telles que des confitures, du miel, différents types de pain, des pommes de la région, du pan de elote (pain de maïs) et bien d’autres choses encore.
Bodegas del Viento et Los Cedros : il s’agit de deux vignobles qui valent vraiment le détour. Tous leurs vins sont excellents (article sur la production viticole au Mexique en cours) et les deux proposent des visites avec dégustation. L’œnologue en charge de la production sur les deux domaines est espagnol et a été spécialement recruté pour ses connaissances techniques. Personnellement, je ne m’y suis pas rendue lors de ce week-end en particulier mais je l’indique comme recommandation.
Halte à Los Lirios pour savourer une "michelada"
Autres suggestions : prendre la voiture un peu au hasard pour profiter des paysages alentours (nous avons fait une halte dans le village Los Lirios), faire des jeux de société, de la photo, lire, écrire ou ne rien faire (parfois ça fait aussi du bien pour recharger les batteries).
Où manger ?
Les chilaquiles préparés par les amis / Gâteau maison framboises-pépites de chocolat
Je n’ai aucune recommandation à ce niveau-là car nous avons pris tous nos repas à la cabane. Ce que j’aime de ce type de week-end c’est adopter cette tradition « norteña » où l’on prépare un barbecue tous ensemble et où l’on se réunit ensuite autour d’un feu. Je conseille donc d’établir son menu avant et de faire les courses en conséquent. De mon côté j’aime bien aussi préparer un ou deux gâteaux maison chez moi la veille afin d’avoir quelque chose à grignoter dans l’après-midi avec les amis.
Ce fut un week-end sans extravagance, beau dans sa simplicité et dans ce qu’il avait d’ordinaire : passer du temps entre amis, chose qui avait alors paradoxalement un côté extraordinaire à cause de la pandémie. Glisser sur une route sinueuse au son des Kings of Leon, courir au lever du soleil le dimanche matin malgré le gel, cuisiner ensemble, se raconter des histoires sous les étoiles et se redécouvrir, tout cela nous a fait « oublier » le chaos dont le COVID-19 est à l’origine. Nous étions redevenus, le temps d’un week-end, innocents, presque enfants. Nous étions à nouveau vivants.
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Si vous aimez la montagne et les week-ends en cabane je vous invite à lire Pourquoi je retourne toujours à la Mesa del Oso, un endroit bien plus isolé qu’Arteaga qui donne la sensation d’être seul au monde.
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