Situé au sud-est du centre historique de Mexico, le marché de Jamaica est un monde à part. On pénètre dans une contrée parallèle, immense, gigantesque, assourdissante de couleurs, saturée par les cris des vendeurs et les parfums multicolores des fleurs. On est pris dans un mouvement rapide et incessant, poussés par les diables des jardiniers pressés de livrer les multiples stands de fleurs. Bienvenue à Jamaica, l’un des plus grands marchés de fleurs au monde.
Comment y accéder ?
Le marché se situe rue Guillermo Prieto 45, à l’angle des avenues Congreso de la Unión et Morelos dans la délégation Venustiano Carranza.
On y accède par la ligne 9 du métro (descendre à la station Jamaica) ou en voiture ; il y a un parking sur place.
Pourquoi y aller ?
Qui n’a pas visité le marché de Jamaica, n’a pas visité Mexico. Mon propos est excessif et pourtant…déambuler dans Jamaica c’est entreprendre un voyage au cœur du Mexique. Tout y est : les odeurs, les couleurs, l’agitation, le papel picado, les dulces mexicanos, le piloncillo, les obleas (osties), les jamoncillos (sucrerie à base de dulce de leche), les piñatas, la goyave…car si le marché de Jamaica est un grossiste de fleurs, c’est aussi un marché de fruits et légumes qui offre plein de spécialités locales qu’ils s’agissent de confiseries ou objets. Sa superficie recouvre 36 000 m2 et compte plus de 1000 stands de fleurs.
Beaucoup des fleurs proposées proviennent de Xochimilco au sud de Mexico mais aussi des Etats de Puebla (la commune et les alentours d’Atlixo en particulier sont connus pour leurs champs de fleurs), Michoacan, Veracruz, Oaxaca et Chiapas.
Jamaica est un grossiste, à l’instar des Halles de Rungis à Paris, mais le marché fait également de la vente aux particuliers et est ouvert 24/24.
Un peu d’histoire
L’inauguration du marché de Jamaica remonte au 27 septembre 1957 même si en réalité son origine est bien plus ancienne. En effet, à l’époque aztèque le marché se trouvait dans une zone de chinampas à l’est de la ville México-Tenochtitlán, un endroit stratégique qui facilitait le transport des marchandises au marché principal de Tlatelolco. Ces chinampas furent cependant asséchées durant la colonisation espagnole et c’est dans les années 50 que le marché de Jamaica fut réinauguré dans le centre, sous le gouvernement d’Adolfo Ruíz Cortines qui poussait à la modernisation des marchés du centre-ville.
*Pour en savoir plus sur les chinampas: lire Xochimilco: la campagne à Mexico.
Et la sécurité ?
J’avais beaucoup été mise en garde sur la « dangerosité » du marché mais aucune des personnes qui souhaitaient me donner tous les conseils de la terre n’avait mis un pied à Jamaica de toute leur existence…
Ma première visite remonte à la fin 2022. J’y suis allée avec une amie mexicaine fleuriste qui se fournit là-bas et évolue donc dans le marché comme un poisson dans l’eau. J’ai découvert un marché ni plus ni moins dangereux que les autres de la ville. Peut-être faudrait-il d’abord définir le terme de « dangerosité » qui peut recouvrir des choses bien distinctes. Pour ma part, je pense que le seul risque est de se faire voler quelque chose sans s’en rendre compte (portefeuille, appareil photo…), comme partout je dirais…Il y a beaucoup de mouvement dans le marché, c’est assez chaotique donc il faut faire attention à ses affaires, ce qui n’a rien de surprenant.
J’y suis retournée deux fois cette année en période de Jour des Morts et j’ai noté qu’il y avait plus de touristes qu’en 2022. C’était d’une beauté stupéfiante. Les camions débordaient de cempasúchil (roses d’Inde), fleurs caractéristiques qui ornent les autels et les tombes des défunts.
Conclusion : il faut simplement être vigilant.
*Pour en savoir plus sur le Jour des Morts, lire : Le Jour des Morts au Mexique.
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