Je conseille toujours de débuter la visite de Mexico par le centre qui me semble une belle introduction à la découverte de la ville.
Voici un itinéraire auquel il faut bien consacrer une journée complète, deux dans l’idéal. Vous pouvez cliquer directement sur les éléments de la liste ci-dessous afin de simplifier votre navigation.
* Commencer la journée par un petit-déjeuner au Balcón del Zócalo
Il s’agit d’un restaurant situé sur le rooftop de l’hôtel éponyme et d’où l’on peut apprécier une vue panoramique sur le Zócalo dominé par le palais national et la cathédrale. Le restaurant possède l’avantage de servir des petits-déjeuners typiquement mexicains et si vous aimez commencer la journée par du sucré, le pain perdu (dit pan francés au Mexique) aux agrumes et coulis de fruit de la passion est à tomber. Afin d’être sûr d’avoir une table, je recommande de réserver.
* Le Zócalo et le Palais National
Le zócalo désigne au Mexique la place principale d’un village ou d’une ville. Le zócalo de Mexico – ou Plaza de la Constitución –est avec ses 46 800 m2 le plus grand du pays et est dominé par le palais national où siège le gouvernement exécutif fédéral.
Son emplacement, choisi lors de la colonisation espagnole, fut auparavant le centre politique et religieux de México-Tenochtitlan, capitale de la civilisation Mexica (ou Aztèque).
Voici les différents édifices que l’on peut observer lorsque l’on se trouve sur la place :
* Au nord, la Catedral Metropolitana.
* À l’est, le Palais National dont la construction remonte à 1522 et qui fut la résidence d’Hernán Cortés.
* Au sud, l’Antiguo Palacio del Ayuntamiento et l’Edificio de Gobierno qui appartiennent au gouvernement de la ville de Mexico. Le premier est l’équivalent de l’hôtel de ville tandis que le second est le siège du pouvoir exécutif local.
* À l’ouest, des bâtiments commerciaux, administratifs et des hôtels.
* Enfin, dans le coin nord-est, le Musée du Templo Mayor : une enceinte qui comprend un patio avec une série de constructions pyramidales et d’édifices dont l’origine remonte à la population aztèque de México-Tenochtitlan. L’enceinte du Temple Majeur était l’épicentre de la vie politique, économique et religieuse de la civilisation aztèque.
Aujourd’hui, au-delà de représenter le siège du pouvoir politique, économique et religieux de Mexico, où se mêlent héritage indigène préhispanique et héritage colonial, le zócalo est aussi le lieu où se réunit le peuple que ce soit pour des célébrations (fête de l’Indépendance mexicaine par exemple) ou des manifestations.
* La Cathédrale Métropolitaine
La Catedral Metropolitana est le siège de l’archidiocèse de Mexico et est inscrite au Patrimoine de l’Humanité depuis 1987.
Sa première pierre remonte à 1571 – qui coïncide avec la colonisation espagnole – mais sa construction s’est étendue sur plusieurs siècles. Selon les historiens, l’intérieur aurait été conclu en 1667 tandis que l’extérieur aurait été achevé en 1813. Elle occupe une superficie de 7752 m2 et ses tours atteignent 67 mètres de hauteur. La période prolongée de sa construction explique le mélange de styles architecturaux : gothique, baroque, churrigueresque et néoclassique entre autres.
En la visitant (l’entrée est gratuite), on sent l’inclination du sol, triste conséquence du fait que la ville de Mexico fut développée par les Espagnols sur l’eau.
* Le hall du Gran Hotel
Pour les amateurs d’Art Nouveau, le hall du Gran Hotel de Mexico construit en 1908 – situé dans la rue du 16 septembre dans l’angle sud-est du zócalo – vaut le détour. La verrière à motif végétal, construite selon le style Tiffany, est l’œuvre du maître-verrier et ébéniste français Jacques Grüber.
* La Casa de los Azulejos
Ce palais des contes de la vallée d’Orizaba, situé sur l’avenue Francisco I. Madero, remonte à l’époque de la vice-royauté espagnole et possède la particularité d’être recouvert d’azulejos (carreaux de céramique) exécutés en talavera poblana, un type de faïence originaire de la ville de Puebla (lire Un dimanche à Puebla).
L’édifice est un manifeste de l’architecture baroque propre à la Nouvelle Espagne. L’intérieur est aujourd’hui occupé par la chaîne de restauration mexicaine Sanborns.
* Casa de los Azulejos
Av Francisco I. Madero 4, Centro Histórico, CDMX
* Le MUNAL
Il s’agit du musée national d’art dont le bâtiment vaut à lui seul le détour.
Construit dans la rue de Tacuba sur l’ancien emplacement de l’Hôpital de San Andrés – où fut exhibé le corps de l’empereur Maximilien suite à sa mise à mort en 1867 – le bâtiment fut dans un premier temps le siège du Secrétariat des Communications et Travaux publics. L’architecture de l’édifice est éclectique, caractéristique du début du XXe siècle, avec une prédominance des styles renaissant et classique.
Devenu musée d’art en 1982, puis restauré en 1997, il abrite une vaste collection d’œuvres qui couvrent une période allant de la vice-royauté à la première moitié du XXe siècle dont des peintures des muralistes mexicains Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros.
En face du musée trône une grande statue équestre de Carlos IV d’Espagne, dernier monarque espagnol à avoir régné avant l’Indépendance du Mexique.
* Le Palacio Postal
Juste en face du MUNAL se trouve le Palacio Postal aussi connu sous le nom de Quinta Casa de Correos car il s’agit du cinquième siège de la poste mexicaine. À l’instar du MUNAL, la construction qui a débuté en 1902 est éclectique et fut motivée par l’augmentation du volume des correspondances à cette époque. C’est un symbole du Porfiriato, époque qui se réfère au mandat du président Porfirio Diaz.
Aujourd’hui, le bâtiment abrite toujours le service postal.
* Palacio Postal
C. de Tacuba 1, Centro Histórico, CDMX
* Le Palacio de Bellas Artes
La construction du palais des Beaux-Arts débute sous le mandat de Porfirio Diaz afin de célébrer le centenaire de l’Indépendance du Mexique. Il ne fut néanmoins inauguré qu’en 1934 en raison de la révolution mexicaine.
Il s’agit d’un édifice multifonctionnel dont voici le détail :
* Il abrite le Musée du Palacio Bellas Artes qui expose de façon permanente 17 œuvres murales produites entre 1928 et 1963 par Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros entre autres.
* Il abrite également le Musée national d’architecture.
* Il est enfin le siège de l’Orchestre symphonique national, de l’Opéra de Bellas Artes, de la Compagnie nationale de Danse ainsi que du Ballet folklorique d’Amalia Hernandez (auquel je recommande vivement d'assister).
Le bâtiment, déclaré Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO en 1987, dépend de l’INBAL (Institut National Bellas Artes) qui fait partie du Ministère de la Culture. Je suis toujours fascinée par son magnifique hall Art Déco.
* La Alameda Central
Situé sur le côté ouest de Bellas Artes son origine remonte à 1592. Inspiré par la Alameda de Hércules de Séville (1574) c’est le jardin public le plus ancien de Mexico. Le Museo Mural Diego Rivera se situe sur son angle ouest.
* Le Museo Mural Diego Rivera
C’est ici que l’on peut admirer l’une des œuvres les plus emblématiques du muraliste Diego Rivera : Sueño de una tarde dominical en la Alameda Central (Rêve d’une après-midi dominicale dans l’Alameda centrale).
C’est l’architecte Carlos Obregón Santacilia, en charge de la construction de l’Hôtel du Prado qui invita l’artiste à réaliser en 1947 un mural pour le salon-salle à manger Versailles. L’œuvre y demeura jusqu’en 1960 avant d’être déplacée dans le hall d’entrée. Le tremblement de terre de 1985 endommagea gravement l’hôtel qui dut être démoli, mais contre toute attente, le mural demeura intact.
En 1986, grâce au concours de l’INBAL, de l’Université Nationale Autonome de Mexico et de la ville de Mexico, la fresque, qui mesure 4,12 mètres de hauteur sur 15,67 mètres de longueur et pèse 35 tonnes, fut transportée sur le site occupé anciennement par l’Hôtel Regis. L’opération dura 12 heures.
L'œuvre fut protégée jusqu’à la construction de l’enceinte du musée qui fut inauguré en 1988 et qui l’abrite depuis ce jour.
Le mural représente une synthèse de l’histoire du Mexique depuis le XVIe jusqu’à la première moitié du XXe siècle. Diego Rivera s’y est lui-même représenté en enfant entouré de personnages historiques tels que le vice-roi Luis de Velasco, l’empereur Maximilien de Habsbourg et son épouse Charlotte de Belgique, l’empereur Agustín de Iturbide, le président Porfirio Diaz entre autres ainsi que d’autres personnalités ayant joué un rôle politique et/ou intellectuel important. On y aperçoit ainsi l’artiste Frida Kahlo qui fut son épouse ainsi que le lithographe José Guadalupe Posada et le personnage de la Calavera Garbancera inventée par ce dernier et rebaptisée Catrina par Diego Rivera.
Pour en savoir plus sur le personnage de la Catrina, lire Le Jour des Morts au Mexique…en vidéo !
* Le MAP : Musée d’Art Populaire.
Le Musée d’art populaire est une institution dont le but est de promouvoir l’art populaire mexicain. Il abrite des pièces provenant des 32 Etats qui composent la république mexicaine.
L’édifice de style Art déco fut inauguré en 1928 afin d’accueillir l’Inspection générale de police et le Quartier général des pompiers. Postérieurement siège de l’Orchestre symphonique de la marine, le bâtiment fut sérieusement endommagé durant le tremblement de terre de 1985 puis laissé à l’abandon durant de nombreuses années.
C’est en 1999 que fut signé l’acte constitutif de l’Association des Amis du Musée d’Art Populaire et en 2003 que débuta la rénovation du bâtiment afin d’abriter le musée. L’architecte en charge du projet, Teodoro González de León, respecta le style de l’édifice tout en ajoutant deux éléments majeurs : un dôme de verre au-dessus de la cour intérieure ainsi que deux ascenseurs panoramiques qui permettent d’apprécier la beauté du lieu.
Le MAP fut finalement inauguré en 2006 et se divise en quatre grandes salles de la façon suivante : Essence de l’Art Populaire mexicain, Art populaire et Vie quotidienne, Le Sacré et l’Art Populaire mexicain, le Fantastique et l’Art Populaire mexicain.
* Le Mercado de la Ciudadela
Il s’agit d’un vaste marché dédié à l’artisanat mexicain. L’initiative fut lancée en 1965 en vue des Jeux Olympiques de Mexico de 1968 et de la Coupe mondiale de football de 1970 afin de promouvoir l’artisanat des différentes régions du Mexique.
L’édifice de la Ciudadela fut d’abord une usine de la Real Fábrica de Cigarros (production de cigarettes) avant d’être transformée en prison en 1816 où étaient enfermés les rebelles qui luttaient pour l’Indépendance du Mexique. Le bâtiment posséda une fonction militaire jusqu’au début du XXe siècle, fut déclaré monument national en 1931, puis transformé en bibliothèque en 1944 pour finalement devenir marché d’artisanat.
Je le recommande vivement à quiconque souhaitant acquérir de l’artisanat mexicain qu’il s’agisse de vaisselle, textiles, marqueterie, bijoux en argent etc…
* Mercado de Artesanías La Ciudadela
Balderas S/N, Colonia Centro, CDMX
Des options pour prendre un verre et se restaurer
* La Ópera
Av. 5 de Mayo #10, Centro Histórico, CDMX
Fondée durant le Porfiriato par deux sœurs françaises qui souhaitaient recréer l’esprit des cafés iconiques parisiens à Mexico, la Ópera est un café-restaurant historique qui fut fréquenté par de grandes personnalités : le président Pofirio Diaz, les révolutionnaires Emiliano Zapata et Pancho Villa, les écrivains Carlos Fuentes et Octavio Paz, l’actrice Maria Felix…
* Le Cafe de Tacuba
C. de Tacuba 28, Centro Histórico, CDMX
Situé dans la rue du MUNAL, ce restaurant est connu pour avoir été le lieu où le peintre Diego Rivera épousa en premières noces Lupe Marin. On y sert une cuisine mexicaine roborative dans un cadre rempli d’azulejos.
* El Cardenal
C. de la Palma 23, Centro Histórico, CDMX
Ce restaurant qui débuta comme une simple fonda en 1969 est devenu une institution (pour savoir ce qu’est une fonda, lire Une fonda, c’est quoi ?)
Le menu original était un répertoire classique de plats typiques de Veracruz et Michoacan dont étaient originaires les propriétaires et le lieu était essentiellement fréquenté par des fonctionnaires du Palais national situé juste à côté. Le restaurant a peu à peu vu sa cote de popularité grandir et possède désormais la particularité de produire son propre pain maison : les conchas, petits pains mexicains en forme de coquillage, accompagnés de nata maison (crème fouettée) sont devenus mythiques.
Il existe aujourd’hui plusieurs succursales mais le restaurant original demeure au numéro 23 de la rue de la Palma.
* El Azul Histórico
Isabel La Católica 30, Centro Histórico, CDMX
C’est une chaîne mais celui du centre possède un magnifique patio. On y sert des plats typiques de l’ensemble du pays : les buñuelos de pato rostizado en mole (beignets de canard rôti à la sauce mole) sont la spécialité.
* El Bajío
Simón Bolívar 14, Centro Histórico, CDMX
Fondé en 1972, la chaîne El Bajío compte aujourd’hui 19 restaurants dont celui du centre historique qui possède l’avantage de se trouver dans une ancienne casona (grande demeure). Les plats servis sont typiquement mexicains, la spécialité de la maison étant les empanadas de bananes farcies de haricots.
* La Habana
Av. Morelos 62, Juárez, CDMX
En marge du centre historique – en réalité dans la colonia de la Juarez – à proximité du Mercado de la Ciudadela, le café La Habana, dont l’ouverture remonte à 1954, fut durant de nombreuses années le siège de penseurs et journalistes de gauche. La légende raconte que c’est là que Fidel Castro et Ché Guevara auraient tramé la révolution cubaine. C’est un café pour les nostalgiques dont la spécialité est l’omelette Habana, une omelette à base de cuisse de porc accompagnée de chorizo, haricots et pommes de terre recouverts de sauce tomate.
Vous l’aurez compris, il y a beaucoup de choses à découvrir dans le centre de Mexico et encore, cette liste n’est pas exhaustive…Il existe en effet d’autres visites possibles mais le parcours que je propose est tout de même relativement complet et assez dense. Vous n’êtes d’ailleurs pas tenu de « tout » faire : à vous de piocher selon vos centres d’intérêt et vos souhaits.